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Un autoportrait

 

"Airs de façade" (miroir sans tain) est un autoportrait. Pourtant je ne m'y montre pas car l'apparence n'est pour moi qu'une mince pellicule de peau qui sépare le "dedans du dehors". avec plus ou moins de porosité. J'essaie donc de m'imaginer à travers le filtre d'une mise en scène, d'un dispositif plus proche de la poésie que de l'enquête. Ce travail n'est pas une photo d'identité, ce n'est pas non plus le résultat d'une analyse sur moi-même. peut-être une fuite ? Je ne cherche ni à trouver des réponses ni à en donner, encore moins des vérités. Je tente certainement d'apaiser mon corps et mon esprit en mettant en images des fragments de vie qui constituent mon existence, mais d'une façon ou d'une autre, n'est-ce pas une entreprise qui concerne tout un chacun, qui questionne notre intimité et notre rapport au monde ?

 

 

 

Vers l'Autre

 

Ces trois volets sont l'expressiond'un tout, ce par quoi on se constitue : le monde extérieur, la pensée intérieure et le va-et-vient incessant entre les deux. Mon autoportrait n'est finalement qu'une tentative de me reconnaître, une sorte "d'autofiction". mais il ne faudrait pas chercher des correspondances établies entre ces trois domaines. Il n'y en n'a pas. Ou alors, comme dit la formule, cela serait pure coïncidence. Mais justement, ne sommes-nous pas faits de coïncidences ?

Le projet artistique

 

Le dispositif comprends trois volets. Le premier est composé d'architectures. DEHORS. Je les appelle "Humeurs". Elles peuvent sembler réelles mais elles ne le sont pas. Elles s'articulent autour de lignes, de matériaux qui s'opposent ou se complètent. Chacune d'entre elles réunit espace intérieur et espace public. C'est le domaine de la sensibilité. Le second volet est composé de boîtes aux lettres vues de l'intérieur. INTERFACE. La boîte aux lettres est symboliquement le sas entre le domaine de la vie privée et celui de l'activité sociale. C'est le monde à la lisière du secret, celui qui excite la curiosité. Les lettres d'amour peuvent y croiser les factures d'eau...c'est l'endroit que j'ai choisi pour exprimer les pensées enfouies, obscures, comme la mort, la nostalgie, le sexe... Et puis enfin, le troisième volet, celui des "Mains".DEDANS. C'est une suite de visages qui ne sont pas le mien et qui ne se laissent pas voir, seulement deviner. Ils se cachent derrière les mains. En articulant des gestes, elles sont en fait la parole. Elles figurent, de façon énigmatique, le monde de la pênsée. Elle sont à la fois l'expression de l'inconscient et de l'incompréhension, le paravent qui nous protège ou la tentative de communication.

DEDANS

INTERFACE

DEHORS

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